Fibre optique en Bretagne : SFR prend ses quartiers

Par Yann Daoulas modifié le 10/09/2020 à 16h33

Double actualité pour SFR en Bretagne : l'opérateur a annoncé l'arrivée prochaine de ses offres fibre sur le réseau Bretagne THD, et formalisé ses engagements de déploiement en zone AMII.

Fibre optique en Bretagne : SFR prend ses quartiers

Très largement sous pavillon Orange jusqu'ici, la fibre en Bretagne élargit sa palette. Le carré rouge de SFR affiche ainsi ses nouvelles ambitions sur la région, que son PDG Alain Weill est venu officialiser en personne le 18 juin à Rennes. Une offensive qui se matérialise tant sur le plan commercial qu'en matière de déploiement.

Au programme : une disponibilité accrue de ses offres fibre, qui seront bientôt commercialisées sur le réseau public breton. Mais aussi la construction de quelques dizaines de milliers de lignes FttH sur fonds propres, sur plusieurs communes de la région situées en zone AMII.

Bretagne THD : SFR vient concurrencer Orange

Premier axe de communication : l'arrivée des abonnements fibre de l'opérateur au carré rouge sur le réseau d'initiative publique (RIP) Bretagne THD. Celles-ci feront leur apparition "dès la rentrée prochaine" sur l'infrastructure construite par le syndicat mixte Mégalis Bretagne, a indiqué SFR. Premiers servis : quelque 7 000 locaux d'Ille-et-Vilaine (Redon, Bains-sur-Oust, Sainte-Marie) et un peu plus de 10 000 dans le Morbihan (Auray et Brech'), la commercialisation devant s'étendre ensuite "progressivement" au reste du réseau.

Un petit événement sur le RIP breton, dont les quelque 70 000 foyers éligibles à date n'ont pour l'heure d'autre choix que de souscrire un abonnement fibre optique auprès d'Orange, exploitant du réseau via sa filiale THD Bretagne. Cette arrivée permettra ainsi aux foyers desservis par Bretagne THD "d'avoir un large choix d'offres correspondant au mieux à leur besoin", s'est félicité Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et du syndicat mixte. "Nous avons toujours dit que le réseau public Mégalis avait vocation à être ouvert et accessible à l'ensemble des opérateurs", a pris soin de rappeler l'élu. Pas une mince affaire, tant l'animation concurrentielle semble complexe à enclencher sur les RIP exploités par Orange...

Ce sont même bientôt au moins trois fournisseurs qui seront présents sur Bretagne Très Haut Débit, l'arrivée de Bouygues Telecom ayant été annoncée pour la fin de l'année lors de la présentation de l'accord entre Mégalis et le groupement Axione / Bouygues Energies et Services pour un achèvement du réseau fibre public en 2026.

Fibre en zone AMII : double convention pour SFR

"Arriver en Bretagne, où SFR n'était pas tellement présente sur le très haut débit, est pour nous une très bonne nouvelle,", s'est félicité Alain Weill. Le PDG de SFR était également venu formaliser les engagements de déploiement FttH de SFR sur plusieurs territoires en zone AMII. C'est-à-dire les villes moyennes et zones péri-urbaine où les opérateurs ont pris en charge la construction du réseau sur leurs fonds propres. Entièrement Orange il y a encore quelques mois, la carte de ces zones se teinte désormais de rouge. Suite à une redistribution des cartes l'an passé, SFR se chargera du déploiement de 83 600 lignes FttH dans la région. 24 communes sont concernées : Douarnenez, Concarneau, Morlaix/Saint-Martin-des-Champs, 3 communes de la communauté d'agglo Cap Atlantique (Camoël, Férel, Pénestin), ainsi que 17 communes de Rennes Métropole.

Une petite portion des quelque 2,6 millions de locaux en zone AMII que SFR s'est engagé à rendre raccordables en quasi totalité d'ici à fin 2020, sous peine de sanctions. Celles-ci pourront s'appliquer si les objectifs de 92% à fin 2020 et 100% à fin 2022 ne sont pas atteints au niveau national. Des ambitions que les collectivités souhaitent aussi voir déclinées au niveau local.

C'est l'objet des deux conventions signées hier par l'opérateur, l'une avec la Région Bretagne, l'autre avec Rennes Métropole. L'agglomération bretillienne a en effet souhaité formaliser dans sa propre convention les travaux engagés avec l'opérateur depuis juillet 2016, nous explique Norbert Friant, responsable du service numérique de Rennes Métropole. Tout en prenant part à l'initiative portée au niveau régional, à laquelle elle a apporté son concours.

De l'utilité des conventions locales

A la différence des engagements pris devant le gouvernement, ces conventions de programmation et de suivi des déploiement n'ont en revanche aucun caractère juridiquement contraignant. Elles permettent néanmoins d'aiguiller les interventions des opérateurs en fonction des besoins constatés par les collectivités. "Nous avons demandé à SFR d'avancer en priorité sur les communes ou aucun déploiement n'a commencé, et en particulier sur les lignes bas-débit, détaille Norbert Friant. Une demande spécifiquement "inscrite dans la convention".

Sur le périmètre de Rennes Métropole, SFR prend en charge le déploiement de 40 000 lignes FttH, dont 92% raccordables d'ici à fin 2020. Dès cet été, 18 000 locaux seront d'ores et déjà raccordables. En effet, une partie du travail a été effectuée par... Orange, qui a rétrocédé à son concurrent une portion de ses réseaux en zone AMII à la faveur du repartage acté en juin dernier. Une procédure de longue haleine, et qui n'est pas encore complètement finalisée. Suite à ce transfert, "SFR ne dispose pas encore de tous les dossiers techniques" pour démarrer les travaux sur les nouvelles zones qui lui sont confiées, précise ainsi Norbert Friant. Un point sur lequel, là aussi, la CPSD entre l'opérateur et la collectivité se révèle précieuse pour avancer, fait-il valoir.

Reste à présent à formaliser le même type d'accord avec Orange, qui détient toujours la part du lion des déploiements en zone AMII. Un nouveau texte doit venir actualiser la précédente convention signée au niveau régional en 2013, en promettant notamment du 100% adressable à fin 2019, nous annonçait plus tôt cette année Damien de Kerhor, délégué régional d'Orange. En revanche, pas de double conventionnement à attendre cette fois-ci, souligne le représentant de Rennes Métropole, l'opérateur historique n'ayant pas accepté le principe d'une déclinaison locale.

 

 

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